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56, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris
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Survivalisme, une tentation ?

On a commencé à en entendre parler sérieusement à la sortie du confinement.
De plus en plus de Français devenaient sensibles au survivalisme.
« Après ce que l’on vient de vivre, je suis persuadé que tout va s’effondrer dans les années à venir, il faut s’y préparer ! »

Quand le mot “survivalisme” apparaît aux États-Unis dans les années 1960, il désigne des gens terrifiés par le communisme et la menace nucléaire. On a tous en tête ces images d’Américains empilant des boîtes de conserve dans un abri antiatomique. Et puis, petit à petit, c’est l’écologie et l’état de la planète qui vont sensibiliser autour d’une préoccupation : comment vivre en autonomie ?

Depuis dix ans, les choses s’accélèrent, on est passé d’un survivalisme “bien-pensant” “Comment je fais pour vivre au milieu de la nature, en me nourrissant de ce que je trouve ?” à un survivalisme apocalyptique, avec formation militaire ou paramilitaire, proche de l’extrême droite.

En gros, deux visions diamétralement opposées, ceux qui sont convaincus qu’il faudra se défendre seul en s’armant jusqu’aux dents et ceux qui, au contraire, pensent que c’est en jouant la carte de la solidarité et du partage qu’on pourra y arriver.

On a même un salon du survivalisme, ce qui en dit long sur l’importance économique du phénomène. Il y aurait près de 300 000 survivalistes, en France, prêts à affronter concrètement l’effondrement. Un salon où l’on trouve tout un tas de choses, rations de nourriture, matériel médical, gilets par balle et stages de survie, mais aussi livres, jeux vidéo.

“Survival, le magazine de survie en milieu hostile” tire à plus de 30 000 exemplaires. On peut y apprendre à construire sa « BAD », sa « base autonome durable, l’abri où tu pourras te réfugier pour survivre en cas de crise ».

Stage de survie, d’un côté, où l’on parle permaculture et adaptation au milieu sauvage, et de l’autre, radicalité qui flirte avec la violence dans des camps d’entraînement à forte charge idéologique. Aujourd’hui, en France comme aux États-Unis, c’est le survivalisme de combat qui domine.

La DGSI prend, paraît-il, les choses très au sérieux, car ce n’est jamais rassurant de savoir que des personnes effrayées et radicalisées commencent à s’organiser et à se regrouper. D’autant que la guerre en Ukraine n’a fait que confirmer ce que certains pensent depuis longtemps… la menace est réelle, il faut nous y préparer.