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56, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris
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Pas sans mon livre !

Au printemps dernier, nombre d’observateurs économiques avaient tiré un trait sur les milliers de petits libraires qui, disaient-ils ne s’étaient pas vraiment battus pour le maintien de leur activité.

« C’est clair, le confinement n’a fait qu’accélérer une tendance numérique qui se dessinait depuis longtemps, croyaient savoir ces Cassandre. C’en est terminé des petites librairies de l’ancien monde. Le nouveau monde, c’est Amazon et le commerce en ligne… La page est bien tournée. » En effet, en deux mois de confinement, les libraires ont perdu 95 % de leur chiffre d’affaires.

Et puis arrive le 11 mai et le déconfinement. Et là surprise, énorme surprise, les gens se sont précipités dans les librairies. Les salles de cinéma sont restées vides, les salles de concert n’ont pas eu le droit de rouvrir, les musées n’ont pas eu de touristes… mais les librairies, elles, se sont remplies.

Par rapport à 2019, le mois de mai a enregistré + 100 % de ventes de livres. Du jamais vu, en cette période de l’année !

Alors on se dit que c’est forcément passager, que les lecteurs voulaient rattraper leur sevrage forcé. Eh bien, non ! L’augmentation des ventes se poursuit depuis.

D’après les chiffres du Syndicat de la librairie française, les libraires ont même quasiment rattrapé leur manque à gagner dû au confinement.

Phénomène notable : plus la librairie est petite, plus ses affaires sont florissantes. « Et vous expliquez ça comment ? » Certainement un risque sanitaire limité. Moins de gens, moins de risque de contamination. Certainement aussi, une histoire de vase communiquant, le budget consacré aux sorties cinéma ou théâtre s’est reporté sur les livres.

Ensuite, les lecteurs ont donné de l’importance à l’achat engagé et citoyen. « Je préfère acheter dans la librairie près de chez moi, je participe ainsi à la vie de mon quartier. » Et puis le côté humain. « Les conseils de mon libraire m’ont manqué, nos discussions aussi, pendant le confinement. » Enfin, il y a quelque chose de rassurant dans le livre. Comme une valeur sûre qui fait du bien.

Sept mois après le début de cette crise sanitaire, personne n’est en mesure de dire comment les choses peuvent évoluer, mais une chose se confirme : le livre réserve de belles surprises.

En somme, le « monde d’après »… peut-être. Mais pas sans mon livre !