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Les Bleus ont décroché “Le Monde”

“On est les champions, on est les champions…” 4-2. Deux étoiles. Vingt ans après, sitôt le coup de sifflet final, on a revécu les mêmes scènes de liesse qu’en 1998, lors de la finale de la Coupe du monde de football contre le Brésil, 3-0, première étoile.

Comme si rien n’avait changé, comme si l’allégresse de la victoire, le déferlement de joie emportaient tout sur leur passage. Le plaisir d’être ensemble, simplement. La rue comme terrain de fraternité. “Elle est belle cette France, elle a une belle couleur, on est tous fiers…” Sauf que vingt ans ont passé et que cette couleur-là, on ne la voit que dans le foot. À côté, rien ne bouge ou trop lentement…

On a envie d’en rester à des détails, des anecdotes qui parlent de la France d’aujourd’hui. Il y a quelques jours, c’est l’ancien président américain Barack Obama qui a porté un regard sur le triomphe des Bleus. “Regardez l’équipe de France qui vient de remporter la Coupe du monde, tous ces gars ne ressemblent pas à des Gaulois, mais ils sont français, ils sont français !”

Le foot reste un sport populaire. Combien de milliers de jeunes talentueux, pour un Kylian Mbappé, ou un Paul Pogba ? Il n’y a que les jeunes de banlieue qui sont prêts à tout sacrifier pour arriver au sommet. Ils n’ont rien à perdre.

Les élites intellectuelles, politiques ou économiques ne sont pas accueillantes à cette culture populaire, cette culture de masse. Ce qui fait la différence avec l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne ou l’Italie. Ça avance, ça bouge. Mais il suffisait de regarder les stades. Beaucoup de Brésiliens dans les tribunes, d’Argentins, de Péruviens, d’Uruguayens.

Les Bleus ont descendu les Champs-Élysées. En 1998, le bus avait mis deux heures pour traverser la foule, une véritable communion. Lundi 16 juillet, le bus est passé à côté de la foule, il roulait à 10 km/h, sans s’arrêter, escorté par des dizaines de policiers. La prestation aura duré 12 minutes. La tentation sécuritaire s’est imposée partout et peut-être aussi celle du JT de 20 heures.

Vingt ans après, et malgré l’arrivée massive du numérique, la presse reste encore le support privilégié de l’émotion. On achète le journal de la victoire. En 1998, “L’Équipe” avait connu une vente record avec sa une titrée “Pour l’éternité”. Il y a fort à parier que les ventes de 2018 seront spectaculaires pour le numéro titré “Un bonheur éternel”.

Mais c’est “Le Monde” qui nous a réservé une belle surprise. Le 14 juillet 1998, pour célébrer la victoire des Bleus, le quotidien du soir avait imprimé sa première photo en couleur à sa une. Vingt ans après, et pour la première fois dans l’histoire du “Monde”, la photo tient lieu de manchette. Pas de titre, ni de chapô. Juste une photo pour dire toute la joie de la victoire. La foule rassemblée sur la place de l’Étoile, l’image de Kylian Mbappé né en 1998, projetée sur l’Arc de Triomphe. Le foot est un marqueur.

“Le Monde”. Les Bleus ont décroché le monde et là, on se dit que la France est finalement devenue un grand pays du football.