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Le temps d'un gâteau

Vacances de février. C’est l’occasion de faire une pause. De prendre le temps de partager un goûter vers 16h30 avec ses enfants.

On ne sait plus trop comment c’est venu, cette histoire. Peut-être une confusion de repères au moment où l’hiver ressemble au printemps. On s’est souvenu de Lefèvre-Utile, ses gâteaux fabriqués à Nantes. Et peut-être le plus connu, même les yeux fermés, le Petit Beurre LU devenu même un nom commun, petit-beurre, avec un trait d’union.

On est en 1886, et deux talentueux artisans biscuitiers, Jean-Romain Lefèvre et Pauline-Isabelle Utile, créent un petit gâteau, simple et abordable, que l’on peut manger tous les jours. À partir de là, l’histoire se confond avec la légende.

Petit Beurre, cela aurait pu être une marque comme Granola ou Pépito, sauf que, par négligence, le nom a été déposé tardivement, en 1888. Entre-temps, la concurrence a pu inscrire “petit beurre” sur ses paquets de gâteaux. Alors nos biscuitiers se sont dit qu’ils allaient faire un gâteau bien à eux, pour que personne ne puisse les copier. Que ce temps qu’ils n’avaient pas su apprécier pour le dépôt du nom, ils allaient l’inscrire dans la forme même du gâteau.

Le Petit Beurre LU n’a pas évolué depuis plus de cent trente ans. Il suffit d’ouvrir un paquet et de tenir un Petit Beurre entre ses doigts pour se convaincre de prendre son temps et de se dire que ce gâteau a quelque chose d’une allégorie temporelle. Un disque de Nebra ou une astrolabe à grignoter…

Comme tous les enfants, on commence par croquer les oreilles, les quatre oreilles du biscuit. Quatre, comme les quatre saisons de l’année. Et puis autour, on a 52 dents (avec les oreilles) représentant les semaines d’une année. Sept cm de large pour les 7 jours de la semaine. Sur la face, quatre rangées de six points soit 24 points pour les 24 heures d’une journée. On sent pointer les Illuminati ou les sociétés secrètes qui ne sont jamais très loin. Mais non, non, pas de triangle ou de gros œil ésotérique comme sur les billets de un dollar.

Encore un détail, une inscription inchangée depuis l’origine : LU PETIT-BEURRE NANTES écrit sur 3 lignes, comme brodé. Au centre du biscuit, pile au centre, la lettre B. Et notre garçon, impatient, de nous demander : « Hé, c’est quoi, ce B ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Alors comme on sèche, on se raccroche aux branches. : « Regarde bien, c’est le signe infini qui est esquissé dans le B… juste au milieu du gâteau. Des Petit Beurre LU, on en mangera toujours… jusqu’à la fin des temps ! »