La loose du snooze
On rame quand même, à genoux nous sommes ! Grosse fatigue pour finir l’année comme pour la débuter d’ailleurs…
Et tous les matins, on se maltraite en appuyant, comateux, sur le petit bouton anthracite de notre réveil… le snooze. « Non, putain, pas ça, il est 6h50, c’est pas possible, j’ai pas mérité ça… encore un peu. »
C’est juste imperceptible quand ça commence, on croit deviner que ça vient de très loin, des limbes de l’inconscient. Et puis, cela se précise, oui tu entends distinctement la vibration de la sonnerie et là, comme si tu étais entre la vie et la mort, tu choisis la vie… ce fol espoir de grappiller quelques instants à la nuit. Encore dix minutes supplémentaires, autant dire une éternité.
Et tous les matins, c’est un déchirement. Et tu ne peux plus t’en passer, c’est devenu une addiction comme d’autres le sont au jus de mandarine fraiche ou à l’héroïne. Sauf que toi, c’est le snooze.
Et pourtant, c’est pire que tout. Car ce semblant de plénitude te renvoie dans un sommeil plus profond, là justement d’où tu t’apprêtais à sortir. Car tout ton corps s’y était préparé. Progressivement depuis de longues minutes. La nuit est une alternance de cycles de sommeil léger et d’autres plus profonds. Chacun dure plus ou moins 90 à 120 minutes. Le matin, tout se met en place pour t’accompagner à en sortir. La température du corps qui avait perdu quelques degrés durant la nuit se met à remonter, le corps se réchauffe accompagné d’une production d’hormone, le cortisol qui nous assure un réveil apaisé.
Donc tout est prêt. Sauf que quand tu écrases le bouton du snooze, tu envoies un message au cerveau pour lui dire « Ok, man, on repart dans les tréfonds ! » et en quelques secondes, tout s’écroule. Tu plonges.
10 minutes plus tard, tu entends de nouveau la petite vibration, sauf que plus rien ne va, tu es juste en mode zombie qui s’est fait marabouter par un chaman de Sibérie orientale. Et ça, tu vas le regretter toute la matinée.
La seule solution, quelques soient les excès de la nuit, c’est de se lever d’un seul bond.
D’abandonner à tout jamais le snooze.