J'ai Zoom
On n’a pas compris comment on s’est retrouvé sur Zoom, dés les premiers jours du confinement dû à l’épidémie de Covid-19. Auparavant, on avait fait des Skype sans grand enthousiasme, avec toujours ce malaise à devoir parler devant un écran où bougent des visages.
Et puis les invitations se sont bousculées. « Tu verras, Zoom, c’est simple d’utilisation, c’est gratuit et il n’y a pas besoin de créer un compte avec mot de passe qui te rend fou quand tu l’as oublié… »
En quelques semaines, ce fut l’explosion. Quotidiennement, ce sont 300 millions de personnes qui ont participé à des réunions Zoom. Tout ça a grossi trop vite, alors que cette application américaine de visioconférence n’a jamais été faite pour autant de monde. Et ça s’est fissuré, laissant des failles de sécurité…
On appelle ça du zoombombing. Des mecs qui tapent l’incruste dans ta réunion. Ce qui ne pose pas de problème, quand tu es en Zoombar avec des potes, en buvant ton quatrième mojito et que tu rencontres des gens que tu ne connais pas, mais qui devient délicat en pleine réunion d’entreprise.
En gros, t’as un mec qui a poussé la porte sans faire de bruit et qui écoute avec attention les prospectives de développement commercial de ta boîte. « Ce qui se passe sur Zoom ne reste pas sur Zoom ! Ce n’est pas comme dans la comédie Very Bad Trip à Las Vegas ! Beaucoup de boîtes ont carrément interdit les réunions Zoom, avec obligation d’utiliser des applications sécurisées, Team, par exemple, de Microsoft.
Ce qui est encore moins cool, c’est le côté “Zoom is watching you” ! L’application permet à l’administrateur d’une réunion Zoom de visualiser des informations sur le comportement des autres participants, genre Big Brother.
Autre joyeuseté que l’on découvre après coup, Zoom est gratuit, donc c’est toi le produit… et Zoom siphonne gentiment tes données personnelles et les transmet à Facebook, que tu sois inscrit ou pas. Sans que rien ne soit dit. Alors bien sûr que depuis un mois, tout s’est relâché avec le déconfinement, mais on a tous ressenti un malaise.
De l’invitation tuto pour fabriquer du pain à la maison, ou suivre un cours de yoga, salutation au soleil, respiration Pranayama, en passant par la réunion de boulot pour définir la nouvelle stratégie à suivre à la rentrée de septembre, et finir la journée avec les grands parents en Bretagne… On passe beaucoup de temps sur Zoom, on travaille et on se détend sans vraiment se déconnecter. Zoom devenant le symbole d’un nouveau monde où tout passe par la visioconférence.