HAL nous a parlé et nous l’avons écouté
Nous sommes nombreux à nous souvenir de “2001 l’Odyssée de l’espace”, du gros plan sur le hublot rouge du vaisseau qui glisse sans bruit dans l’espace… Et de la douce voix de l’ordinateur HAL 9000, “I’m sorry Dave”.
- « HAL est-ce que tu me reçois ? - HAL est-ce que tu me reçois ?
- Affirmatif Dave, je vous reçois 5/5.
- Je te demande d’ouvrir la porte extérieure A.
- Je suis désolé Dave, j’ai bien peur de ne pas pouvoir le faire !
- Qu’est-ce qui ne marche pas ?
- Je crois que vous savez aussi bien que moi ce qui ne marche pas… »
À sa sortie, en 1968, pas simple de tout comprendre du film de Stanley Kubrick… « 2001, c’est des singes, le Danube bleu de Strauss et un vaisseau spatial Discovery One qui est envoyé vers Jupiter pour une mission d’exploration. À bord, tu as l’ordinateur super intelligent, HAL qui sent que les deux astronautes vont faire capoter la mission. Alors il va chercher à s’en débarrasser. L’un va mourir dans un “accident” tandis que l’autre, dans une scène incroyable, parviendra à débrancher HAL pour reprendre le contrôle. »
Depuis 1964, Kubrick s’était entouré des meilleurs techniciens des effets spéciaux tout en suivant de très près les progrès de la Nasa en matière de conquête spatiale. Le film fut tellement réaliste qu’un an plus tard, en juillet 1969, la rumeur va même se propager que les studios de Kubrick auraient servi au gouvernement américain pour faire croire que l’homme s’était posé sur la lune. Fake-news avant l’heure, mais c’est une autre histoire !
En 1968, quand l’Odyssée spatiale de Stanley Kubrick sort en salle, c’est un engouement généralisé et pour le coup, le grand public découvre l’intelligence artificielle, la puissance du robot. C’était il y a plus de cinquante ans et les questions soulevées sont toujours d’actualité. À la sortie du film, le New York Times titrait : « HAL, un vrai robot voyou devenu fou ».
Les peurs suscitées par l’IA collent parfaitement à nos fantasmes, qu’ils soient contemporains ou non. Et déjà une certitude qui ouvrait sur l’incertitude, l’homme peut mettre au point une intelligence artificielle suffisamment autonome pour le dessaisir de sa maîtrise et au final, l’éliminer.
Aujourd’hui, nous sommes encore loin d’une IA généraliste comme HAL. Mais la peur est là, l’anxiété de la perte de contrôle, l’IA-anxiété. Et c’est ce qui a été magistralement développé dans des films* comme Blade Runner (1982), Terminator (1984) ou Matrix (1999) ou encore Her (2013).
À l’écran, l’intelligence de la machine a déjà pris le pouvoir… et cela ne nous déplaît pas !
L’IA sur grand écran, notre filmographie idéale :
– Blade Runer (Ridley Scott.1982) – Terminator (James Cameron.1984)
– Ghost in me Shell (Mamoru Oshii.1995) – Matrix (Lana Wachowski et Lilly Wachowski.1999)
– I robot (Alex Proyas.2004) – Black Mirror (CharlieBrooker.2011) - Real Humans (Lars Lundström.2012)
– Her (Spike Jonze.2013) – Ex Machina (Alex Garland.2014) – Chappie (Neill Blomkamp.2015)
– West World (Jonathan Nolan et Lisa Joy.2016) – I am Mother (Grant Sputore.2019)
PausebyNoise • Édition & Illustration : Noise – Textes : François Chevret – Voix : Diane Valsonne