Bêtes de nuit !
Et cette fois-ci, c’est les chauves-souris qui se font la malle. En dix ans, c’est près de 40 % des “souris volantes” qui ne volent plus…
Logique, toujours le même schéma… 80 % des insectes ont disparu, les chauves-souris mangent des insectes, donc plus rien à manger, donc plus de chauves-souris… logique. Les chauves-souris, c’est la nuit. Et ça devient compliqué, puisqu’on se rend compte qu’un paquet de bêtes plus ou moins grosses, ne disparaissent pas, mais deviennent invisibles. Elles se cachent le jour pour ressortir la nuit.
Tu prends le coyote dans les montagnes de Californie, par exemple, celui qui court après Bip Bip, en se jurant d’avoir la peau de ce grand géocoucou supersonique. Eh bien, c’est fini. Le coyote vit désormais exclusivement la nuit.
Ce n’est même pas une question de menace. C’est notre présence envahissante qui suffit à faire fuir les animaux. Nous ne partageons pas la planète, nous en avons pris possession. Nous l’avons envahie.
Nous sommes toujours plus nombreux sur cette Terre, et même si nous nous agglutinons dans les mégalopoles, ça déborde de partout. Car il faut bien nourrir tout ce monde, en développant l’élevage et la culture qui détruisent les zones sauvages.
Et puis il y a le développement des loisirs, car l’homme adore aller de plus en plus loin pour vivre ce sentiment de découverte des contrées encore vierges. Et vas-y que je te passe chez Decathlon pour acheter des chaussures et de l’équipement, et que je me lance dans des coins où très peu de monde s’est aventuré, enfin je crois.
Sauf que les animaux, ça les dérange, tout ça. Si l’on prend l’éléphant du Kenya, par exemple, il préfère aujourd’hui vivre la nuit, se déplacer, manger… alors que la nuit, un éléphant, ça ne voit pratiquement rien. Mais il préfère ça à la présence de l’homme.
Car la chance des animaux, c’est que l’homme a peur du noir, aussi bien les enfants que les adultes, et que la nuit, il dort. Les animaux ne font pas d’horribles cauchemars, ils s’adaptent beaucoup mieux que nous à l’obscurité.
Tout ça ressemble à l’époque des dinosaures, où pour éviter ces prédateurs aux dents longues, quantité d’animaux ne sortaient que la nuit. Ce n’est qu’après l’extinction des grandes bêtes, que les petits mammifères ont exploré la lumière du jour.
Aujourd’hui, la grosse bête, c’est l’homme qui renvoie le peu de bestioles encore sur pattes dans l’obscurité.