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56, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris
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Anniversaire déconfiné

« Ça me fait vraiment plaisir que vous soyez tous là, pour mes 50 ans ! » On redoutait un peu les dîners entre amis, trois semaines après le déconfinement. À se demander comment on allait gérer les masques, les distances de protection, les gestes barrières. On allait être combien ? Dix, vingt, peut-être plus ?

Dans cette grande maison de Bagnolet, on était habitué à se retrouver à plus de cinquante, mais ce soir, beaucoup ont décliné l’invitation de Joëlle, par peur du nombre, par peur d’attraper quelque chose !

Dès notre arrivée, le bonjour est à distance, signe de la main pour certains, sourire complice, salut du coude pour d’autres. Tout se passera sur la terrasse, barbecue dans un coin. « Allez, c’est l’apéro ! » Et les premières remarques. « Non mais là, si tout le monde pioche dans le bol d’olives avec les doigts ou utilise le même couteau pour tartiner la tapenade, on est bon pour le Covid ! »

Julien qui s’est occupé de la viande de porc frottée au piment d’Espelette surveille la braise, et tout le monde s’installe à table. Rapidement, les discussions s’électrisent au rythme des déplacements des bouteilles de vin, qui passent de main en main. On trinque encore et encore, les verres s’entrechoquent. « Ça va, non ? On peut trinquer !» « C’est pas très gestes barrières, tout ça ! »

« Non, je ne suis pas macroniste, tu retires ce que tu viens de dire ! ». Les chaises se rapprochent, les confidences à l’oreille, tenir la main de l’autre, lui taper l’épaule. Troisième tournée de travers de porc agrémentés de merguez que l’on mange comme des biscuits à la cuillère. Et là, réaction d’Adeline : « Je ne m’étais pas rendu compte avec le confinement que j’étais devenue presque végétarienne. Qu’est-ce que c’est bon, la viande, avec un grand verre de rouge ! »

On change de place pour parler avec Joëlle. « Non mais François, ça ne va pas du tout. Tu es en train de manger dans l’assiette de Christophe, et avec ses couverts en plus ! »

Et le gâteau arrive, que tout le monde applaudit, en chantant « happy birthday ». Champagne ! On embrasse Joëlle, on se prend dans les bras, quel plaisir, mais quel plaisir de se retrouver. Et les discussion repartent jusque tard dans la nuit.

Il faut rentrer et l’on remet le masque que l’on avait déposé près de la porte. Sauf qu’en arrivant à 20 heures, on avait un masque avec une gazelle bleue et qu’il n’en reste plus qu’un avec des fruits rouges. Sans doute celui de Régis… qui est parti avec le nôtre sur le nez !