100 Pauses by Noise
« On a besoin qu’il y ait une parole, un point de vue… Quelque chose de régulier sur le site de Noise. Un rendez-vous hebdomadaire pour une pause. Quelque chose qui dit de nous. Quelque chose qui nous dit ! » Septembre 2017, c’était hier.
En deux années, ce sont 100 Pauses qui ont raconté quelque chose du regard de Noise sur le monde. C’était hier et tout s’est accéléré depuis.
L’état de la planète s’est considérablement détérioré. Les insectes, les oiseaux, certains animaux sont en voie de disparition de façon irrémédiable. Les incendies et les ouragans dévastent la nature ou les aires urbaines. Les inondations sèment le désarroi partout.
Depuis deux ans, on n’a jamais construit autant de murs, alors que l’on vient de fêter le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Aujourd’hui, les hautes grilles, les murs, les miradors visent à dissuader toute véléité de migration. Tout a basculé. Le monde se referme.
Deux ans et les inégalités sociales longtemps dissimulées sont devenues criantes. Les milliardaires ont vu leurs fortunes augmenter toujours plus, pendant que la très grande majorité de la population mondiale s’appauvrissait ou sombrait dans la précarité, voire la misère.
Les révoltes sociales explosent aux quatre coins de la planète. De la Bolivie à Hong Kong, du Liban à l’Inde, du Chili à l’Iran. En France, les Gilets jaunes viennent de fêter le premier anniversaire de leur mobilisation.
#metoo et #balancetonporc ont mis au jour les violences faites aux femmes dans de nombreux milieux professionnels ou dans la rue au quotidien. La parole se libère du silence imposé.
Le bio. Le tri. Le trop d’informations qui nous submerge… Et puis Notre-Dame de Paris en flammes, Venise sous l’eau. Google partout. Greta. Johnny. Donald. Le manque de sommeil. « I’m the Dude, man ! » L’accélération devient pressante et généralisée.
100 Pauses, deux ans. Et plus que jamais, le besoin de ralentir. Le besoin de prendre le temps de regarder, d’écouter, de comprendre le monde. Le besoin de lire et de réfléchir.
Aller voir une exposition. Découvrir un reportage photo. Partager une pièce de théâtre avec des amis. Être ému aux larmes, seul, dans une salle de cinéma. Consacrer deux heures à la lecture d’un roman. Cinq minutes à un poème. Vibrer encore et toujours à un concert de rock. Se ressourcer.
Semaine après semaine, on n’a pas vu le temps passer en écrivant ces histoires. On s’est juste arrêté quelques minutes pour regarder le monde. Faire une pause.
Tiens, au fait, on n’a pas retrouvé l’autre chaussette. On a toujours une orpheline au fond du tambour du lave-linge.