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La part du colibri...

Il y a des lundis matins, on a les mains coincées au fond des poches. « Je sais, Régis, qu’il faut se battre pour que la planète ne parte pas en vrille. Je te parle même pas des sauterelles et des insectes qui disparaissent par tombereaux entiers… mais c’est pas à ma portée ! A quoi bon, on a un ministre au gouvernement, c’est à lui d’intervenir. Pas à moi ! »

Et là, on se souvient d’une histoire que l’essayiste et poète Pierre Rabhi raconte souvent. Une légende amérindienne. Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés observaient impuissants le désastre. « On ne peut rien faire, sinon se mettre à l’abri ! » Seul un petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Quelques heures passent, et le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui lance : « Non mais Colibri ! T’es pas un peu dingue ? Ce n’est pas avec trois gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri de lui répondre : « Je le sais, mais je fais ma part. » Agir à son échelle, cela commence simplement par ça… et même si, pris isolément nos actes semblent dérisoires, c’est grâce à la somme des dérisoires que les choses peuvent changer.

Une autre histoire. Al Gore s’est présenté deux fois à l’élection présidentielle américaine. Deux fois, il a été battu. En 2000, il s’est fait voler sa victoire, par George W. Bush. Donc les combats difficiles, il connaît. Son film La vérité qui dérange a marqué les esprits. Oui, on peut encore sauver la planète !

Al Gore raconte souvent une autre parabole d’oiseau, pour faire comprendre le rôle de chacun. C’est l’histoire d’un jeune garçon très malin qui veut piéger un vieil homme réputé pour sa sagesse. Il vient le voir, il attrape un petit oiseau entre ses mains, et il demande au vieil homme : « On m’a parlé de ta sagesse et de ta lucidité. Sauras-tu me dire si l’oiseau que je tiens dans mes mains est mort ou vivant ? »

Alors bien sûr que le vieil homme saisit le piège : s’il dit que l’oiseau est vivant, le jeune homme va le serrer dans ses mains et le tuer, et s’il dit que l’oiseau est mort, le jeune homme va ouvrir ses mains et l’oiseau va s’envoler. Il réfléchit un instant, regarde le garçon et lui dit : « La réponse est entre tes mains ! »

C’est exactement la même chose pour le changement climatique. La réponse se trouve entre nos mains. Elle n’est pas seulement entre les mains des gouvernants. « Chaque individu a un rôle à jouer dans le changement climatique, ce serait une erreur d’être dans l’attentisme. Nous finirons par y arriver, martèle Al Gore. La vraie question est de savoir quand. »