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56, rue du Faubourg Poissonnière - 75010 Paris
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Des branches dans le ciel

Pause de l’été. Où l’on recherche de l’ombre pour s’allonger sous un arbre. Et l’on ne va pas faire plus que ça. On va se contenter de la lumière filtrée par le feuillage d’un tilleul.

S’allonger dans l’herbe. On ne pense à rien d’autre et on regarde les branches, les feuilles au-dessus de soi. Le tronc de l’arbre, les branches. Et là, aller savoir pourquoi, une idée revient, un truc lu entre la “Vierge aux rochers” et le “Saint Jean-Baptiste” et son doigt d’honneur.

Une anecdote à propos de Léonard de Vinci. Pas le vautour que Freud a cru entrevoir, à propos de “La Vierge, l’enfant Jésus et sainte Anne”. Trop connu le coup de la fellation subliminale… Non, un truc simple mais que personne n’avait remarqué avant Léonard et que l’on n’a pas su expliquer depuis.

Juste là, étendu dans l’herbe, sous un arbre. Et là, comme Léonard à la Renaissance, on regarde le tronc et les branches. Juste ça… Et tu remarques un détail… un arbre pousse presque toujours de la même façon… et presque toujours, l’épaisseur totale des branches à une hauteur donnée est égale à l’épaisseur du tronc. C’est tout !

C’est pas compliqué, mais ça nous bluffe. Des millions de gens ont vécu dans les forêts, au milieu des arbres et il fallut qu’un peintre, un artiste, un penseur, un ingénieur avant la lettre, s’allonge sous un arbre, pour voir ce que personne n’avait vu.

En quelques minutes, Léonard va établir une règle qui deviendra quasi mathématique et qui annonce les fractales de Mandelbrot. Lorsque le tronc d’un arbre se divise en deux branches, la section totale de ces branches secondaires sera égale à la section transversale du tronc. Si ces deux branches se divisent à leur tour en deux branches, la zone des sections des quatre branches supplémentaires sera égale à la superficie de la section transversale du tronc. Et ainsi de suite, un enchaînement sans fin. Et ça nous emmène dans des abîmes de feuillage.

On est toujours allongé et l’on se dit que c’est incroyable, la nature. Et rien que d’y penser, ça va nous occuper tout l’été. Maintenant on va fermer les yeux et entamer une sieste réparatrice… on verra plus tard pour une deuxième idée fulgurante. Là, allongé sous le tilleul, on se dit que l’on est vraiment bien.